22 de July de 2021

De la graine au bourgeon – Verakis partie 21

Malgré ces précautions, il arrive encore souvent que les matériaux informatifs destinés au public non scientifique soient des produits commerciaux, des publicités déguisées sous l’apparence d’articles scientifiques.  Il n’est pas rare de trouver, au milieu d’un article sur le sujet, une publicité incitant à l’achat d’aliments qui ne sont pas toujours adéquats aux besoins réels des enfants.

Selon Fischler (2003 : 22), « nous sommes aujourd’hui arrivés à une situation paradoxale. L’industrie, la médecine, les autorités, les médias nous bombardent de prescriptions, de mises en garde, d’avertissements, de recettes (qu’il s’agisse de recettes de cuisine ou de recettes d’amaigrissement nommés régimes). Confondus par l’abondance, la multiplicité, parfois le caractère contradictoire de ces sollicitations, nous nous posons de plus en plus de questions, ce qui, bien entendu, ne fait qu’encourager la prolifération des réponses cacophoniques. Or l’alimentation des humains dans aucune culture avant la nôtre, n’a été une affaire purement individuelle. Bien au contraire, manger est, dans l’histoire de l’humanité, non seulement une question collective, régie par la culture et la société, mais encore bien davantage : elle est au centre de l’organisation sociale. » 

Selon Rémésy (1994  : 102), « l’information concernant l’alimentation, chacun a pu le constater, est souvent contradictoire. Or, le public a besoin d’être éclairé sur un sujet dont il sent bien l’importance dans la prévention des maladies. Il est sans cesse sollicité par des produits nouveaux et les explications qu’il reçoit sont souvent partielles et confuses. En l’absence d’un effort de clarification de la part de la communauté scientifique, ou dans les structures de vulgarisation, chacun essaie de glaner quelques informations, des bribes de connaissances, des recettes, au hasard des articles ou des interviews. Les résultats de cette quête sont souvent insatisfaisants. » 

Sous de nouvelles formules, ou avec des thèmes centraux très divers, la science de la nutrition passe aujourd’hui par la vulgarisation scientifique. 

Malgré toutes les questions polémiques sur la définition de la vulgarisation scientifique, ses objectifs, son rôle idéologique ou pratique, ses différents acteurs, et ses questions philosophiques, dans la présente étude, nous voulons la considérer, tout simplement comme la diffusion de connaissances techniques et scientifiques  auprès d’ensembles de population non spécialistes. Dans cette logique, l’information scientifique mise à la disposition de toute personne non spécialiste s’inscrit dans le droit fil de l’affirmation de Claude Le Boeuf (2003 :06) : « L’information scientifique (et « technique » ajouterions-nous volontiers) est inscrite dans le projet d’un régime démocratique. Liée certes à l’enseignement et à la formation scolaire et supérieure à ses divers niveaux, sa communication sous toutes les formes possibles s’inscrit dans la nécessaire démarche de vulgarisation pour en faire partager l’importance à l’ensemble des « citoyens » en raison de ses enjeux. » 

Les médias occupent une place de plus en plus importante dans la vulgarisation scientifique en direction du grand public. Ils banalisent parfois l’information scientifique au gré des événements ou des modes.  (Le Boeuf et Pelissier, 2003)

Juliana T. Grazini dos Santos – Docteur en Information et communication, Nutritionniste, Créatrice de Verakis. 

Ceci est le vingt-et-unième chapitre de la “saga” qui qui raconte les fondations de Verakis.

Lisez les chapitres antérieurs:

De la graine au bourgeon – Verakis partie 20

 

Source: Morceaux de l’introduction de la ma thèse de doctorat: “La science de la nutrition diffusée au grand public en France et au Brésil – Le cas de l’alimentation maternelle infantile. Thèse dirigée par Baudouin JURDANT

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