10 de June de 2021

De la graine au bourgeon – Verakis partie 18

Le besoin de rapprochement de deux mondes : celui des scientifiques et celui des communicateurs en vue d’une action commune pour protéger la santé publique.  Les débuts d’une démarche.

Devant l’abîme d’incompréhension qui séparait journalistes et scientifiques, nous avons décidé avec l’appui de la Société Brésilienne d’Alimentation et Nutrition et du Conseil Régional de Nutritionnistes de São Paulo, d’entreprendre un travail de rapprochement de ces « deux cultures ». 

J’ai donc décidé de mettre entre parenthèses mon penchant pour la recherche scientifique pure et de me consacrer à ce travail de rapprochement entre les deux professions. Toutes deux m’apparaissaient d’une utilité publique essentielle pour la société ce qui, à mon avis impliquait pour elles la nécessité d’une bonne entente et d’une compréhension mutuelle. La diffusion de la science ne pourrait qu’y gagner et aussi la lutte contre la propagation des « junk sciences ». 

Ce travail a commencé, en partenariat avec un journaliste, au moyen de workshops  offerts à des scientifiques d’une part et en tentant, d’autre part de développer conjointement des matériaux susceptibles de soutenir le travail des journalistes.  

Comme on aurait pu le prévoir, les participants à ces ateliers furent en majorité des étudiants ou des jeunes chercheurs ; les « sources » les plus fameuses, les chercheurs le plus renommés et les « fast-thinkers » ne se prêtèrent pas au jeu et refusèrent leur participation. 

Des savants de grande renommée et occupant des postes prestigieux considéraient qu’ils perdaient leur temps à venir discuter avec des journalistes non informés, et sans capacité à soutenir les raisonnements et comprendre les résultats de la recherche. Ils jugeaient plus profitable de se limiter à faire de la communication avec leurs pairs, et laissant à l’État le soin de faire connaître à la population l’état d’avancement de telle ou telle recherche ainsi que son utilité pratique. 

Du côté des journalistes, seuls les pigistes se montraient disposés à développer leurs compétences en partenariat avec des spécialistes d’autres domaines. Ils nous demandaient même parfois de faire pour eux de petites recherches pratiques ou bibliographiques. Celles-ci étaient alors effectuées par des étudiants en nutrition et donnaient lieu à deux type d’exercices : la recherche en elle-même suivie de la rédaction de son compte-rendu et la création d’une relation, indirecte ou non, avec des journalistes.

 

Juliana T. Grazini dos Santos – Docteur en Information et communication, Nutritionniste, Créatrice de Verakis. 

Ceci est le dix-huitième chapitre de la “saga” qui qui raconte les fondations de Verakis.

 

Lisez les chapitres antérieurs:

De la graine au bourgeon – Verakis Partie 17

Source: Morceaux de l’introduction de la ma thèse de doctorat: “La science de la nutrition diffusée au grand public en France et au Brésil – Le cas de l’alimentation maternelle infantile. Thèse dirigée par Baudouin JURDANT

 

Image: Sergey Zaykov