DE LA GRAINE AU BOURGEON VERAKIS – PARTIE 11

L’importance des médias dans la divulgation des connaissances sur la nutrition.
Un certain nombre d’enquêtes auprès des adolescents nous font constater très vite que l’influence des médias et surtout celle des messages publicitaires sur les aliments, est jugée par l’unanimité des chercheurs dans ce domaine, comme pernicieuse et susceptible d’avoir des conséquences désastreuses sur les habitudes alimentaires des adolescents.(Bull et col., 1992 ; Clancy-Hepburn et col., 1994 ; Court, 1988 ; Hacketi et col., 1986 ; Kaufman, 1980 ; Macdonald, Wearring, et Moase, 1983 ; Ostbye et col. 1993 ; Post, Kemper, et Essen, 1987 ; Story et Faulkner, 1990 ; Woodward, 1985)
L’objectif de la recherche que j’ai entreprise pour l’obtention d’un diplôme d’études approfondies était de vérifier si les aliments à faible valeur nutritionnelle, responsables de la mauvaise alimentation des adolescents et de l’augmentation des cas d’obésité dans cette catégorie de la population, étaient réellement consommés à la suite d’incitations véhiculées par les médias.
Eh bien, oui ! Les incitations à consommer ces aliments à faible valeur nutritionnelle, tels que sodas, gâteaux apéritifs, bonbons, chewing-gums, gâteaux sucrés, pop-corn, etc., sont le plus fréquemment et massivement répandues à la télévision, au cours des créneaux horaires les plus fréquentés par les adolescents.
Le plus intéressant dans ce constat c’est que les médias, par ces messages publicitaires, réussissaient – grâce à la répétition – à influencer les habitudes, alors que nous, spécialistes de la nutrition, n’y parvenions pas. Toutes nos connaissances en science de la nutrition, nos convictions profondes, quoique modérées par des scrupules professionnels légitimes, ne pèsent pas lourd dans la balance. Notre infériorité dans ce combat vient peut-être d’un manque de force de persuasion, du manque de connaissances approfondies des phénomènes de mode, ou plus probablement, du manque des moyens financiers considérables dont dispose le marché publicitaire et médiatique.
Selon bon nombre de chercheurs, l’intérêt public et la quête d’informations sur l’alimentation et la nutrition ne cessent de croître, mais la source d’informations la plus importante reste la publicité faite autour d’un produit alimentaire. (Hertzler & Schulman, 1983 ; Spitze, 1983 ; Stare & Behan, 1985 ; Snyder, 1986 ; Lecos, 1988 ; Blumenthal, 1989 ; Wellman, 1990)
Il est clair que nous ne pouvons faire de la prévention en santé, instruire « nos patients » et leur délivrer des prescriptions sans tenir compte de l’existence des médias et de leur importance dans la vie des membres des sociétés modernes surmédiatisées. Un patient consulte un médecin quand il en éprouve le besoin. Cela peut se produire une fois par an, alors qu’on regarde la télévision tous les jours, on voit des panneaux publicitaires plusieurs fois par jour, on écoute la radio régulièrement, on feuillette des revues, on « surfe » sur Internet, on retire de nos boîtes aux lettres des liasses de tracts, on participe à des « blogs »… Et le médecin, quand on va le voir, n’a pas toujours le temps d’analyser et, éventuellement, de corriger les « enseignements » que nous déversent les médias.
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Juliana T. Grazini dos Santos – Docteur en Information et communication, Nutritionniste, Créatrice de Verakis.
Ceci est le onzième chapitre de la “saga” qui qui raconte les fondations de Verakis.
Lisez les chapitres antérieurs:
Source: Morceaux de l’introduction de la ma thèse de doctorat: “La science de la nutrition diffusée au grand public en France et au Brésil – Le cas de l’alimentation maternelle infantile. Thèse dirigée par Baudouin JURDANT
Image: Oldiefan